Le temps érode les formes du vivant, peau, pierre, feuille…
Tout ce qui est, devient autre chose qu’il n’était et goûte dans l’intime de sa chair, au plus profond de sa matière cette traversée du temps.
La feuille tombée sur le bitume qui laisse découvrir son frêle squelette végétal avant de disparaître, merveille de dentelle, ultime forme du visible avant de s’alléger tout à fait d’elle-même… Ou argile déposée sur le lit de la Seine, qui lavée par les pluies de sa pesanteur, ses oxydes, ses cailloux, devient dans le feu pure lumière.
Et ainsi toutes les érosions dont la nature nous régale, comme pour nous dire que nous aussi nous prendrons part au chant mystérieux des grandes métamorphoses.
Nous voulons dire leur beauté, celle que laisse les traces du temps sur un être qui devient transparence et qui dans son effacement laisse d’autres mondes advenir.
L’exposition « Erosion végétale » présente les collages de Brigitte Reboux en écho avec les céramiques de Julia Sini autour du thème des altérations du vivant, du mouvement de transformation perpétuel qui caractérise la matière, dans un cycle de naissance, croissance, expansion, plénitude, dégradation, disparition, transformation, renaissance… à l’infini !